A la recherche de Colette

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Colette à Paris 1922, photo gallica.bnf.fr

A la recherche de Colette

Printemps 2015. Je flâne au jardin du Palais Royal.
Le printemps a fait éclore des roses aux cœurs poudrées et corolles d’ivoire semblables à celles que Colette aimait regarder depuis sa fenêtre.

Je la cherche.

Le jardin dégage une ambiance de semaine.  Une partie des immeubles se cachent derrière d’affreux échafaudages et le calme ambiant se brise au son des outils sur les armatures de fer. Le vent soulève la poussière, les passants se frottent les yeux. J’ai bien peur que Colette ne soit cachée derrière ce bastingage. Je m’approche d’un monsieur, assis sur un banc à l’ombre des tilleuls, jambe droite reposant sur la gauche, son livre tombant légèrement sur le sol.

 » Bonjour. Savez-vous où habitait Colette, Monsieur ?

__ Ah je ne suis pas sûr mais il me semble de l’autre côté. »

Je repars. Les rangées d’arbres feuillus forment comme un gros paravent entre la cour et les balcons. La vue est trop restreinte, ce ne peut être là. Je tente ma chance auprès d’une dame, elle est anglaise et ne connaît pas Colette. Le jeune homme sur un banc ? Je n’ose m’approcher. Il me reste à flâner. A droite les joueurs de boule s’approprient une allée je continue tout droit, j’y croise un promeneur de chiens. J’arrive au bout du parc, je cherche des indices. Elle aimait le parfum. Je m’installe dos aux roses.

« Oui c’est bien. »

Mon regard croise une plaque, mes yeux se lève vers la façade. Voilà je l’ai trouvé. Sur son balcon, un petit C en fer, incrusté d’un soleil. Emotion de l’instant.

Elle vécut là de 1938 à 1954 et nous aurions pu nous parler, elle à sa fenêtre et moi à ses pieds. Balcon de reine, entourée de pilastres elle est au premier plan et embrase la place. Elle peut voir la fontaine et ses gouttes qui s’envolent sous l’effet du vent, les pigeons, les fleurs et au fond la Comédie Française et son porche léger.

Je retourne vers les gens à qui j’avais demandé : « Savez-vous où habitait Colette ? »  Mais ils ont déserté. Me voilà seule, avec elle, quelques instants.

Il est temps de partir, la fenêtre est fermée. En 1954 derrière celle-ci Colette s’est éteinte et pourtant soixante-dix ans après son parfum semble encore flotter.

Pour découvrir une amoureuse de Colette, allez vous promener sur le blog suivant : https://lireditelle.wordpress.com/2017/11/05/colette-en-images/

 

 

45 Comments

  1. 700. Même si la coiffeuse m’a beaucoup plu, je sais que de tous ces billets Colette est mon préféré. C’est comme si, dans ces rues dans ces allées sur ce banc avec toi j’errais. Sous cette fenêtre notre regard se posait. J’adore tes mots Sophie

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    1. Merci beaucoup Virginie, ce qui m’a attiré sur votre blog c’est sa beauté, beauté des images, beauté des mots : « un mois comme la première page d’un cahier neuf… « . Vive la blogosphère et le plaisir de toutes ces belles découvertes. Bon dimanche Virginie.

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    1. Merci pour votre message, j’ai écrit ce que j’ai ressenti après une balade au jardin du Palais Royal, je suis heureuse que vous sentiez vous aussi la présence de Colette à la lecture de mon petit texte. Et j’ai une confidence à vous faire moi aussi, j’adore les crèmes au chocolat, merci à vous.

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